FILS ET FILETS ou comment éviter d’aller à la chasse aux moutons

Préambule

Nous ne prétendons pas indiquer ici LA meilleure méthode, mais quelques méthodes que nous avons éprouvées et qui marchent plutôt bien pour les usages que nous en faisons. Il y a certainement mieux, et j’espère qu’au fil du temps nous mettrons à jour cet article avec toujours mieux. En attendant, voici les conclusions de notre expérience. Provisoires, donc.

Nous mettons des liens vers le site CLOTURELEC simplement parce que c’est notre fournisseur habituel. Vous pouvez trouver les mêmes produits à peu près au même prix partout sur internet ou dans les ESPACE EMERAUDE ou autres GAMM VERT du coin. Nous avons pris l’habitude de passer par CLOTURELEC parce que M BARRIÈRE, le chef, est joignable, disponible et connaît bien ses produits, alors on le fait savoir mais vous vous fournissez chez qui vous voulez, on ne touche pas de commission.

Comme le titre de la rubrique pouvait vous le laisser craindre, nous ne nous attarderons pas sur "pourquoi priver nos animaux de liberté" mais uniquement sur "comment le faire".

Cas n°1 : il faut une clôture infranchissable

Pour qu’ils n’aillent pas créer un accident de la circulation, mettre tout le village en émoi, ou encore accéder à la réserve de grains des poules (ce qui les tuerait, cf fiche « gourmandises » pour ceux qui auraient un trou de mémoire). Autrement dit, dans le cas où il ne faut absolument pas qu’ils passent.

Sous-cas n°1.1 : je peux mettre une installation fixe

Alors là, aucun doute possible, opter pour le grillage à mouton en métal noué type URSUS. Peu d’expérience sur la hauteur, on a opté pour 1m sur notre terrain d’hivernage même si théoriquement on aurait pu se contenter de moins.
Un point de vigilance pour nos petits moutons : le bas du grillage. S’il n’est pas parfaitement tendu et collé au sol, les moutons passent dessous. Et si les mailles sont trop grandes (15x15cm), les agneaux passent à travers. Même à 40cm de haut, hop, ça passe.
Nota : il y a plein d’autres possibilités plus esthétiques que le grillage. Par exemple la ganivelle.

Sous-cas n°1.2 : je veux une installation mobile

C’est là qu’on a le meilleur retour d’expérience. Et voici notre recette :
- un filet souple (pour la barrière physique, bien visible)
- un fil électrifié sur deux hauteurs juste devant le filet (pour garder les moutons en retrait du filet ; sans lui ils vont passer sous le filet ou appuyer dessus. Ou s’emmêler dedans).
Pour le filet souple, le premier prix nous suffit.
Il est vrai que pour les terrains avec des irrégularités les filets avec raidisseurs verticaux donnent un meilleur résultat. Mais pour les agneaux les mailles sont un peu grandes.
Électrifier le filet lui-même, c’est parfait mais en pratique rarement possible. D’où le fil devant. À peu près 27,18 cm devant, histoire qu’il ne touche pas le filet. En deux hauteurs, à grosso modo 31,41 et 60,22 cm de haut.
Il faut donc un fil (deux fois plus long que le filet), des piquets (tous les 4 m) et un électrificateur. Là aussi, tant qu’on s’en tient comme nous à quelques dizaines voire une ou deux centaines de mètres, le premier prix suffit.
Le fil, j’aime bien celui-ci parce qu’il est souple donc agréable à manipuler. Et il ne nous a jamais fait défaut. Mais il y en a plein d’autres dans les magasins de jardinage.
Les piquets, il y a des flopées également. Depuis que nous utilisons ceux-ci nous n’avons jamais eu de fil qui soit sorti de son logement (or un fil qui s’échappe, c’est un fil qui traîne par terre, donc qui perd son effet). Mais si on veut du un peu costaud sur lequel on peut un peu tirer dans les angles, il faut des piquets en fibre de verre.
Enfin, l’électrificateur idéal c’est un électrificateur sur secteur. C’est plus puissant et ça ne craint pas les nuages. Mais quand on ne peut pas, il faut ouvrir un peu plus larges les mâchoires de son portefeuille et s’offrir un appareil solaire.

Attention à tout ce qui est souple (fils et filets) : les moutons peuvent s’emmêler dedans. Il faut donc toujours que ce soit électrifié (comme ça ils ne s’approchent pas). Et il vaudrait mieux qu’ils puissent le casser si jamais ils s’emmêlent quand même (ça arrive exceptionnellement) : rester emmêler dans un fil électrifié, c’est au moins pas drôle (on a vérifié) et parfois mortel (il paraît, et je veux bien croire). Donc pas besoin de mettre du fil à sanglier...

Cas n°2 : les moutons peuvent sortir

La clôture est juste là pour qu’ils finissent leur assiette avant de passer à la suite, qu’ils n’aillent pas faire peur au chien, ou qu’ils ne fassent pas de crottes sur la terrasse. Autrement dit, dans le cas où bon c’est pas grave s’il y a un évadé de temps en temps.
Alors là, c’est tout confort : on va se contenter d’un fil (électrifié, bien-sûr). Mais sur au moins 3 et idéalement 5 hauteurs.

Cas n°3 : les moutons sont à l’extérieur de la clôture

Par exemple parce que je veux juste protéger un arbre, un arbuste que je viens de planter ou un carré de fraisiers.
Avec 3 piquets métalliques et un grillage on s’en sort.
Pour les arbres, un grillage fin enroulé autour du tronc suffit en général. Il doit monter jusqu’à 1,3m.
Quelques hauteurs de fil électrifié fonctionnent très bien également.

Dernière minute

Tiens, quand je vous disais qu’on avait encore à apprendre et qu’on reverrait sans doute cet article au fil du temps. Pas plus tard qu’il y a 2 semaines, chez nos amis de la réserve du Marais Vernier, qui pratiquent eux aussi le pâturage mobile, nous avons découvert un nouveau modèle de piquet. Je ne sais pas s’il est fonctionnel, mais d’un point de vue esthétique, c’est imbattable.

Les puristes auront noté qu’ils ont mis leur piquet à l’envers : dans un angle il faut bien-sûr mettre les fixations à l’extérieur, comme ça si le fil se décroche il reste retenu par le piquet, alors que tel qu’ils l’on disposé, si ça se décroche, tout tombe.
Et les puristes de la photo auront noté qu’on a fait ça avec un téléphone dans une lunette, ce qui donne un rendu désastreux. Mais on a fait ce qu’on pouvait.